• Les quotas de boursiers dans les Grandes Ecoles

     

    Les esprits s’agitent depuis la publication par la Conférence des Grandes Ecoles d’un texte dans lequel elle désapprouve toute notion de quota et une réaffirmation que les concours doivent être les mêmes pour tous.

    Certains semblent avoir été choqués par cette position qu’ils qualifient de conservatrice, pourtant à la base de la méritocratie républicaine.

    L’entrée dans les Grandes Ecoles se fait sur le mérite, celui de la réussite à des concours souvent difficiles. Si il est certain que ceux qui ont le moins doivent recevoir davantage d’aide de la part de la société, il faut prendre garde aux fausses bonnes solutions.

    Réserver une partie des places d’un concours aux élèves de ZEP ou aux élèves boursiers constitue de facto la création de deux catégories d’étudiants distinctes alors que l’objet d’un concours était de n’en créer qu’une seule, sur le critère de la réussite, sans stigmatisation sur l’origine sociale du candidat. Rappelons qu’il y a dix ans, la Cour Suprême des Etats-Unis a censuré la discrimination positive : elle avait été saisie par des étudiants noirs qui se plaignaient de la dévalorisation de leurs diplômes.

    Ce n’est pourtant pas une raison pour ne rien faire face à des inégalités sociales. Personne ne peut nier que naître dans une famille aisée permet d’accéder à davantage de ressources sur le plan culturel et sur l’aide à la réussite.

    Le gouvernement a déjà des réponses qui vont dans le bon sens avec par exemple des mesures d’accompagnement au concours et l’aide individualisée.

    Concernant les Grandes Ecoles, nous pouvons aller plus loin en inventant de nouveaux dispositifs pour respecter la méritocratie, base de la Démocratie et pour mettre au même niveau d’égalité tous les candidats aux concours et leur permettre d’exercer leurs mérites. Il pourrait s’agir d’aides de l’Etat à l’inscription dans des prépa aux concours ou encore faire la promotion des prêts à taux 0% pour financer les études auprès des élèves boursiers. L’accès au concours constitue certainement une forme de discrimination par l’origine sociale mais le coût des études supérieures dans les Grandes Ecoles l’est autant.

    La reproduction des élites est une dérive permanente envers laquelle nous devons lutter pour garantir l’ascenseur social et la possibilité pour chacun de réussir, c’est l’âme de la République et de la Démocratie. Il faut accepter la discrimination positive à la condition qu’elle ne nous fasse pas renoncer à nos valeurs et surtout, à la condition qu’elle s’exerce dès le plus jeune âge et pas uniquement lors des concours pour accéder aux Grandes Ecoles.

     


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